Chroniques-et-Peregrinations
Partage de nos découvertes et experiences de voyages
Mercredi 30 juin 2010 à 19:03
INTRO
En août 2003, l'EZLN (Ejército Zapatista de Liberación Nacional) réaffirme et consolide le processus d'autonomie des territoires indigènes zapatistes initié lors du soulèvement armé de janvier 1994 en décrétant la naissance des « Conseils de Bon Gouvernement » (Juntas de Buen Gobierno) dans cinq zones territoriales de l'état du Chiapas: Zona Norte de Chiapas, Altos de Chiapas, Selva fronteriza, Selva Tzeltal y Tzots Choj. Chacune de ces zones territoriales est dorénavant affiliée à un « caracol », centre administratif et socioculturel géré par et pour la population indigène, et d'où se relaient au sein des instances de Bon Gouvernement hommes et femmes des municipalités alentours. Chaque zone territoriale administrée par un « caracol » se compose de plusieurs municipalités autonomes (municipios autonomos), elle-mêmes subdivisées en communes autonomes (comunidades autonomas).
Source: http://www.ciepac.org/index.php
Il est intéressant de noter que la création des « caracoles » zapatistes met en place une autonomie zapatiste de facto et clandestine se substituant aux autorités officielles de l'Etat du Chiapas. Depuis maintenant plusieurs années, l'autonomie des territoires zapatistes se construit clandestinement en application notamment des Accords de San Andrés sur les droits et la culture indigène. Ces Accords, négociés et signés en 1996 par l'EZLN et le gouvernement mexicain, n'ont jamais été respectés par ce dernier ni adopté par le Parlement. Ce texte clé reconnaît notamment aux peuples indigènes le droit à l'autogestion politique communautaire.
En dépit de préjugés souvent tenaces, même au Mexique, les territoires zapatistes et leurs caracoles ne sont pas des territoires de non-droit, cloisonnés et inaccessibles. Depuis la mise en place des « caracoles » en 2003, les communautés zapatistes ne sont par ailleurs plus sous contrôle de l'EZLN. Celles-ci assurent leur propre gestion et se composent des paysans et des artisans appartenant à ces communautés. Etant donné la difficulté parfois de se faire sa propre idée sur la situation que connaît actuellement le Chiapas, je conseillerais vivement d'aller voir ce qui se passe sur place, de rencontrer les communautés, de visiter les « caracoles », etc... De plus, les nombreuses fresques et dessins qui décorent les façades des « caracoles » et territoires zapatistes valent souvent le coup d'oeil, de même que les citations et autres messages révolutionnaires qui les accompagnent... Après un passage au caracol d'Oventik et à celui de Morelia, nous vous en proposons un petit aperçu avec ce reportage-photos!
PHOTOS
- Caracol Resistencia y Rebeldia por la Humanidad (Oventik)
"Il y a pas mal d'années, nous, les indiens, étions plutôt cool... Cuauhtémoc était le plus cool de tous! Mais ensuite une bande de latinos a débarqué et ces enfoirés ont fait mille et une vacheries aux indiens et nous ont tous bien mis dans la merde!"
Emiliano Zapata, leader de la révolution mexicaine: "Terre et liberté"!!!
Le drapeau mexicain est quand même présent. Les communautés zapatistes n'ont pas de velléités d'indépendance.
Le Che et le cola-cola!!!????
Coopérative artisanale zapatiste.
Liberté, Égalité et terre"
"50 ans de lutte pour la terre et la liberté"
"La résistance est fertile"
"Notre voix, c'est notre arme"
- Caracol Torbellinos de Nuestras Palabras (Morelia)
Inscription à l'entrée du caracol sur les horaires de travail et d'ouverture des bureaux de la "Junta de Buen Gobierno" et sur les repas (petit-déjeuner, posol et déjeuner). Couvre-feu à 22h.
Façade arc-en-ciel du bureau de la "Junta de Buen Gobierno". En espagnol et en langue indigène est aussi inscrit "le coeur de l'arc-en-ciel de l'espérance"
Au bureau d'information ou "Oficina de Informacion", une fresque en réalisation d'Emiliano Zapata
Représentation de révolutionnaires zapatistes du début du XXième siècle
Sur l'une des façades du dortoir: "Plus jamais un Mexique sans nous" (à gauche) et "Ils pourront toujours couper toutes les fleurs mais ne pourront jamais en finir avec le printemps" (à droite)
Sur une autre façade du dortoir...
... les portraits de trois "martyres" de Morelia assassinés par l'armée mexicaine le 7 janvier 1994 suite au soulèvement mené par l'EZLN.
Des messages révolutionnaires et de soutien à l'intérieur, ici sur les murs du dortoir. Les visiteurs mexicains et étrangers ont souhaité y laisser une trace.
Au Chiapas, les communautés indigènes vivent principalement d'une agriculture de subsistance. L'accès à la terre est donc essentiel à leur survie et à leur autonomie. La devise:"La terre appartient à ceux qui la travaillent"
Entrée du bureau de la "Junta de Buen Gobierno".