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Les Caracoles (Centre Autonomes créés suite au soulèvement armé emmené par le Sous-commandant Marcos en 1994) sont un sujet qui alimente la controverse au Mexique. Les points de vues divergent fortement que l’on se place de la perspective mexicaine ou bien de celle des communautés indigènes.  C’est pour mieux s’y retrouver que nous décidons d’aller visiter le Caracol d’Oventik, le plus important du Chiapas

Arrivés sur place un panneau nous informe que nous sommes en territoire zapatiste et un barrage encadré de deux gardes encagoulés nous indique l’entrée du Caracol. Nous demandons à l’un des gardes s’il est possible de visiter le Caracol et de discuter avec ses responsables pour obtenir des informations sur son fonctionnement et l’idéologie qui l’anime.

On nous laisse entrer et on nous indique qu’il faut passer « la oficina de vigilencia » sorte de poste de douane pour contrôler notre identité. Nous pénétrons alors dans un petit cabanon où nous accueillent trois hommes dont le visage est caché par un foulard. Des dessins du sous-commandant et des posters révolutionnaires tapissent les murs de la pièce. Le ton est donné, le « mal gobierno » (mauvais gouvernement) est l’ennemi juré!

Le fait de se cacher le visage est un élément clé du mouvement  car il a permis de lui donner une image médiatique ; le sous-commandant Marcos dit à ce sujet « Nous autres indiens, nous étions invisibles, il a fallu que nous nous cachions le visage pour que l’on nous voie ».

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L’un des trois officiers du « check point » nous demande nos passeports et ce qui motive notre présence dans le Caracol. Nous expliquons que nous souhaitons en apprendre davantage sur le mouvement zapatiste et la situation actuelle des communautés indigènes. Visiblement la réponse est bonne et  nous avons le feu vert pour visiter le Caracol. On nous accompagne à la « casa de la junta del buen gobierno » (conseil du bon gouvernement) pour une présentation du Caracol et du mouvement. Sur le chemin nous croisons d’autres « curieux européens et mexicains » qui attendent leur tour d’audience. Dix minutes passent avant que notre tour arrive. Trois paysannes encagoulées nous accueillent. Même rituel, on nous demande notre identité et les raisons de notre venue. Puis elles nous expliquent l’historique du Caracol d’Oventik, qui a été créé en 2003 et qui est administré par 28 personnes (des paysans indigènes pour la majorité) qui se relaient 24h sur 24h pour servir leurs « administrés ». L’idée est que contrairement au « mal gobierno » qui n’est disponible qu’à certaines heures, les services du Caracol sont ouverts à toute la communauté à n’importe quel moment. Il s’agit d’être au plus proche des besoins de ses habitants. Nous obtenons également une autorisation écrite et officielle pour visiter la clinique qui dispose de tout le matériel nécessaire pour soigner gratuitement les membres de la communauté.

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Le discours est bien rôdé : on nous explique que le Caracol est ouvert à tous, sans distinction de nationalité ni de religion et que les aides volontaires sont les bienvenues. Nous tentons de creuser le sujet et d’avoir plus de détails sur les liens des caracoles avec l’international ou encore son fonctionnement éducatif mais très vite on nous fait comprendre que le temps imparti est écoulé. Nous avons le droit de les prendre en photos  mais photographier le reste des personnes présentes dans le Caracol nous est interdit. Ces interdictions et l’information donnée au compte-goutte créent une distance avec le visiteur qui contribue d’une certaine manière à alimenter le mystère autour des Caracoles. 

Nos photo-objectifs se concentrent alors sur les fresques murales qui recouvrent quasiment tous les bâtiments qui composent le centre autonome. Les figures de la révolution comme le Ché, la Commandanta Ramona ou encore Emiliano Zapata sont représentées sous diverses formes. Le travail des coopératives des communautés indigènes y est aussi peint.


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Frustrés et un peu déçus de n’avoir pas pu en apprendre davantage que ce que nous avions déjà lu dans les guides et autres blogs sur la cause zapatiste, nous repartons néanmoins ravis d’avoir découvert ce qu’on pourrait appeler « l’art révolutionnaire ». 

Par Julie 

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